2009/06/20

> Berria: Homofobia > PAS DE BENEDICTION POUR LA GAY PRIDE

  • Pas de bénédiction pour la Gay Pride
  • Le Journal, 2009-06-20 # A.A.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le nouvel évêque de Bayonne en place depuis le 30 novembre dernier ne pratique pas la langue de bois, du moins dans ses positions publiques. Par le biais du site du diocèse local, Mgr Aillet n'hésite pas à s'attaquer à la communauté homosexuelle, concernant la Gay Pride qui va se dérouler dans les rues de Biarritz cet après-midi.

Dans un communiqué datant de jeudi, l'évêque se dit «indigné par l'organisation de la Gay Pride 2009, comme elle suscite la réprobation de nombreuses familles et de nombreux habitants, quelles que soient leurs convictions religieuses».

Cette indignation est suscitée par la présence dans le défilé d'une «association notoirement connue pour son anticatholicisme et ses provocations blasphématoires : les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence». Selon l'ecclésiastique, il s'agit «d'un outrage pour la foi catholique et pour la vie religieuse».

L'évêque de Bayonne revient également sur le rôle de l'Eglise, en défendant et promouvant «la famille fondée sur le mariage entre personnes de sexe différent ainsi que le droit de chaque enfant d'être élevé par un père et une mère».

Mgr Aillet dit «respecter les homosexuels et compatit aux souffrances et aux difficultés qui sont si fréquemment les leurs», même si selon lui la Gay Pride représente les revendications «d'une infime minorité».

Réponse de la LGP
Bien entendu, l'attaque du représentant catholique local n'a pas été du goût de tout le monde, et les organisateurs de la Gay Pride de Biarritz ont immédiatement réagi, reprenant point par point les arguments utilisés.

Rappelant que l'infime minorité de Mgr Aillet représente localement entre 10 et 15% de la population de l'ensemble du Pays Basque, le président de la LGP Biarritz, Christophe Stéphany, rappelle que l'association organise sa Marche des Fiertés chaque année afin de rappeler que «la minorité homosexuelle existe».

Si la communauté homosexuelle souffre véritablement d'un fléau, l'association rappelle qu'il s'agit d'isolement, «pur résultat d'une politique d'exclusion de la part notamment de votre église».

La LGP réfute les annonces de compassion de l'évêque et interroge ironiquement : «comment pouvez-vous compatir à nos souffrances lorsque vous laissez en marge de la société les personnes ayant choisi d'aimer différemment ?»

Rappelant que l'homosexualité c'est aussi de l'amour, du partage, de la fraternité, la LGP défend une évolution de la société vers l'ouverture d'esprit et l'acceptation de la différence.

Concernant la présence des Soeurs de la Perpétuelle Indulgence dans le défilé, la LGP la justifie car «elles sont peut-être le seul couvent à lutter vraiment contre les MST».

Pour conclure, la LGP invite l'évêque de Bayonne à venir les rencontrer et les comprendre, en lui rappelant qu'un grand nombre d'homosexuels sont de religion catholique.

Un changement de méthode
L'arrivée de Mgr Aillet à son poste de Bayonne il y a sept mois a marqué en Pays Basque un tournant.

Si son prédécesseur Mgr Molères était connu pour des positions plus modérées concernant différents sujets de société auxquels sont confrontés les habitants du territoire, le nouvel évêque a marqué une rupture dans la manière de faire, notamment en terme de communication. Ainsi, on relève les positions tranchées de l'évêque Mgr Aillet sur ces sujets contemporains. Dernièrement, il s'agissait d'une condamnation ferme de l'amendement introduit dans la loi hôpital votée par le sénat le 5 juin 09, sur la pratique de l'avortement médicamenteux imposé aux sages-femmes. Aujourd'hui, c'est la communauté homosexuelle qui subit les foudres du religieux. Si l'évêque est présenté comme un «intégriste light» dans la revue catholique contestataire Golias, ses prises de position et la manière de les exprimer montrent que l'intégrisme a gagné du terrain dans l'Eglise, tant à Rome avec Benoit XVI qu'au Pays Pays Basque avec l'évêque de Bayonne et Lescar.

No hay comentarios:

Publicar un comentario